Une exposition rétrospective du grand photographe espagnol, présentant 56 photographies en noir-et-blanc, et réalisée en partenariat avec le festival international du court métrage de Clermont-Ferrand.

Ce travail – inédit en France - a été exposé en 2018 dans plusieurs pays (Uruguay, Argentine et République Dominicaine), et en 2019 au Multimédia Art Museum de Moscou (Russie). Alberto Garcia-Alix est aussi membre du jury de la compétition Labo du Festival international du court métrage qui mettra cette année l’Espagne à l’honneur. 

Bien qu’il s’en défende, le grand photographe espagnol est considéré comme l’un des principaux acteurs du mouvement culturel de la Movida. Spécialisé dans le portrait, réputé pour son perfectionnisme, obsédé par la recherche de la réalité, il traque la simplicité dans des prises de vue efficaces, frontales, dans un style très direct

“Expresionismo feroz”, est un essai sur l’expressionnisme photographique.

C’est un autoportrait puissant et Alberto Garcia-Alix présente son travail ainsi : « L’aspect onirique d’une catastrophe et de ses suites. Les épopées d’un soupir. Recherche et intention. Si hier je regardais le monde qui m’entourait avec naturalisme et objectivité, aujourd’hui c’est le regard subjectif et, plus encore, le regard intuitif qui prévalent. Je photographie pour louer une idée, une fable ou une complainte.

Un paysage électrique. C’est un instant de silence éternel. Dans ce néant où règne la fatigue je retrouve mon monologue existentialiste et aussi un cri. Celui d’un homme qui se sent vivant. Vivant, pour me donner la liberté de créer cette imagerie de vent, d’ombres et de souffles, et illuminer le tout avec la lumière indélébile d’un spectacle d’après-midi. Ces images sont des fragments d’un nouvel imaginaire qui m’appartient. Je déforme, compresse ou agrandis un registre parallèle que je dépouille de toutes références et je dérobe le temps. Il y a des fleurs de la tombe et des corbeaux. Il y a des êtres cousus de cicatrices et fondus dans le plomb. Une ville en arrière-plan. Une vision dramatique de San Carlos qui, oubliée d’elle-même, élève vers le ciel ses tours d’une Jéricho des temps modernes… Sous vos yeux, avec des souffles d’opéra et une âme de cirque, la férocité de mon anachronisme. Un expressionnisme féroce. »