Green hackathon

Dans le cadre de la démarche E3D, le collège Robert Louis Stevenson de Landos a mis en œuvre un hackathon, pour faire émerger les projets des élèves et mobiliser des partenaires extérieurs.

Le collège Robert Louis Stevenson est engagé depuis plusieurs années dans une démarche de développement durable, E3D. De nombreuses actions ont été menées pour sensibiliser les jeunes et les amener à faire évoluer leurs pratiques : tri sélectif, lutte contre le gaspillage alimentaire facilitée par la mise en place d’un nouveau self collaboratif, développement de gestes quotidiens d’écocitoyens engagés dans la préservation de la biodiversité, autant de thématiques qui ont trouvé écho auprès des collégiens.

Depuis la rentrée de septembre, une réflexion s’est engagée autour de Laure-Line Daön, enseignante de SVT, et Fabienne Besse Beraud, principale. Renouveler la labellisation E3D, en maintenant le plus haut niveau de certification, nécessitait des idées nouvelles pour que le développement durable devienne petit à petit un réflexe quotidien. Le premier fil conducteur proposé a été le film Animal de Cyril Dion, que tous les élèves ont vu au Cinévasion de Landos. Les problématiques traités dans ce documentaire ont commencé de nourrir la réflexion des collégiens.

Les élections des éco-délégués ont ensuite remporté un vif succès, puisque plus du tiers des élèves du collège ont répondu présents et ont décidé de s’investir dans leurs missions : montrer l’exemple, respecter l’environnement, accompagner les plus jeunes dans leurs actions.

Les élèves de 6e se sont mobilisés autour du tri des déchets et du compostage, encadrés notamment par Laurent Avinens, conseiller principal d’éducation, et Mickaël Lhort, agent de maintenance au collège.

Les plus grands se sont lancés dans un concept novateur : un green hackathon. Importé des Etats-Unis, un hackathon est la contraction de « hacker » et de « marathon ». Il ne s’agissait pas de pirater un système, mais d’amener les élèves à collaborer pour trouver quelque chose de malin (d’où le « hack ») dans une compétition lancée pour toute la journée (d’où le « marathon »). A l’issue de ce travail intense de réflexion, les élèves devaient présenter, devant tous les éco-délégués, les projets auxquels ils avaient abouti.

Pour les encadrer dans cet hackathon, la principale avait convié plusieurs experts, venus témoigner de leur expérience personnelle, professionnelle, élective, en matière de développement durable. A leur écoute, chaque élève s’est alors senti petit colibri, capable de faire bouger le monde.

Lisa Masson, employée à la communauté de communes des pays de Cayres-Pradelles a expliqué ses missions de développement du photovoltaïque, une énergie renouvelable en pleine expansion.

Pierre-Louis Fonton, agriculteur biologique installé à Coucouron en Ardèche, est venu témoigner de son parcours professionnel : de formateur en lycée agricole à éleveur de chèvres, il a vu les mentalités évoluer petit à petit dans une prise de conscience de pratiques pas toujours respectueuses de l’environnement.

Marie-Laure Mugnier, conseillère départementale, s’est faite la porte-parole du label « Manger local et bio », qui favorise la consommation de produits de qualité pour lesquels le transport aura moins d’empreinte carbone.

Mathieu Gimenez prenait ensuite la parole et expliquait un projet mené avec un groupe d’enfants du centre de loisirs : cultiver un jardin potager, sans labourer, pour produire suffisamment de légumes et préparer 250 repas végétariens pendant l’été.

Enfin, Jacques Mathieu, adjoint à la mairie de Landos et membre de la commission environnementale à la communauté de communes, faisait sourire les élèves en expliquant que, par son métier, il était pollueur ! Il amenait les éco-délégués à réfléchir sur l’impact écologique de leurs déplacements.

Fabienne Besse Beraud invitait ensuite chaque expert à s’asseoir aux côtés des groupes des élèves pour écouter leurs idées, leurs projets, pour répondre à leurs questions et ainsi les amener à approfondir leur réflexion.

Au terme d’une journée riche et dense, chaque groupe a présenté le fruit de sa réflexion. Laure-Line Daön, entourée de plusieurs membres de la communauté éducative du collège, les félicitait pour leur travail sérieux, pour leur progression au cours de la journée, qui les a amenés à redéfinir petit à petit leurs projets.

Une étude sur le remplacement des ampoules du collège par des LED a permis à un groupe d’élèves de prendre conscience du coût financier important que représentait le développement durable. Pour d’autres, la journée s’est conclue sur l’organisation d’un troc de vêtements d’occasion dans le collège. Les plus jeunes ont décidé l’organisation d’une randonnée VTT dans les chemins autour du collège, avec la mise en place d’un marché de producteurs locaux pour valoriser les circuits courts. Enfin, l’idée d’une brocante a émergé dans un autre groupe, afin d’offrir une seconde vie à des objets dont on ne voudrait plus. Toutes ces actions, reliées aux ODD, objectifs de développement durable adoptés par l’assemblée générale des Nations Unies, ont trouvé un fil conducteur : l’ODD 1 « pas de pauvreté ». Les élèves ont ainsi décidé que tous les bénéfices dégagés par leurs actions au cours de l’année seraient reversés à l’association de développement du village de Kaboua au Bénin, dont la principale leur avait expliqué les actions.

Cette belle journée de réflexion s’est donc conclue sur une feuille de route d’actions à mettre en œuvre, qui prouve que la jeune génération est pleine d’idées et capable d’œuvrer pour faire évoluer les regards et les pratiques.

Mise à jour : mars 2022