Le festival « Alimenterre » s’invite au lycée Simone Weil

Le 17 novembre, les internes de 2de, les éco-délégués et tous leurs camarades curieux ont été invités à la projection du film « Douce France » de Geoffroy Couanon, dans le cadre du festival Alimenterre.

L’événement a rassemblé une quarantaine d’élèves et quelques professeurs, qui ont suivi avec intérêt l’enquête menée par des lycéens de banlieue parisienne au sujet du projet Europacity dans le triangle de Gonesse. De zones commerciales en petits commerces, de réunions publiques en séance à l’Assemblée, des rues de la cité aux champs des agriculteurs, trois jeunes sillonnent leur territoire en tentant de démêler la pelote des promesses et des impacts que cet immense projet représente pour leur avenir. Une piste de ski artificielle, un centre nautique et des boutiques au loyer élevé, est-ce une chance pour les habitants ou une erreur à ne pas faire ?

Les élèves de Simone Weil ont ensuite participé à un débat. Les réactions ont été variées : « On dirait que beaucoup de personnes sont de purs consommateurs, comme si le sens de la vie consistait à amasser des objets, acquérir sans fin ». « Quand on voit les aménagements autour de nous, on oublie parfois l’impact qu’ils ont eu sur notre environnement, comme le lac de Naussac (Lozère) qui a englouti tout un village », rappelle une élève. Une autre tente de se rassurer : « Ici, en Haute-Loire, on n’est pas concernés par de tels projets… »

Quatre intervenants étaient présents pour prolonger le débat en apportant un regard sur l’actualité de notre territoire. Renaud Daumas a rappelé que la France artificialise l’équivalent d’un département tous les sept ans, et que la Haute-Loire est pour sa part sur un rythme de 200 hectares artificialisés en moyenne chaque année. Le projet de déviation de la RN88 représente à lui seul 140 hectares pris sur des espaces naturels et sur des terres agricoles, impactant 29 fermes. On ne compense jamais réellement la destruction d’un milieu vivant. Christophe Tomati, naturaliste, a montré que la préservation des espèces avait son importance dans la réflexion autour des choix d’aménagement du territoire. Enfin, Myriam Bécuwe et Mélanie Cottier, enseignantes au collège Anne Franck à Brives-Charensac, ont expliqué comment elles travaillent à la création d’une AMAP destinée aux familles de leurs élèves. Comme dans le film « Douce France », c’est en tissant des liens entre les jeunes générations, les agriculteurs et les autres acteurs du territoire que l’on construit un avenir vivable et enviable.

Cette projection s’inscrivait à la fois dans le cadre du travail des éco-délégués et dans la formation à la citoyenneté. Pour poursuivre leur mission d’ambassadeurs, les éco-délégués recevaient le 18 novembre une formation de la Ligue de l’Enseignement. C’est l’occasion de réfléchir à d’autres outils pour « éveiller les consciences », comme le souligne la proviseure Mme Sauvan-Graindorge, qui salue le sérieux et l’implication des élèves sur les thématiques de l’environnement et du climat.

Enfin, le 18 novembre également, Marius et Chloé, deux éco-délégués, sont venus témoigner de leur engagement de jeunes citoyens lors de la projection grand public qui avait lieu au Ciné Dyke.

Le festival Alimenterre, coordonné par le Comité Français pour la Solidarité Internationale, propose une sélection de films documentaires permettant de s’informer et de débattre des impacts de nos choix alimentaires.

 

Mise à jour : novembre 2021